Six mois. Six mois déjà qu’assis exactement au même endroit tu m’as dit que c’était fini. Six mois que ma tête se creuse, retourne mes pensées et cogite sur les raisons qui ont mené à ce jour où tu m’a laissé.
En six mois, j’ai eu le temps de réfléchir. Sur toi, sur moi, sur ce feu «Nous» dans lequel j’avais espoir. En six mois, j’ai eu le temps de comprendre mes erreurs, les endroits où je me suis trompé et de contempler tous les moments où j’aurais pu être avec toi, à te dire à quel point je t’aimais, à quel point je te trouvais belle et à quel point j’aimais celle que tu étais.
Tu remarqueras que le texte est écrit au passé, non pas parce que tout est hors d’actualité, mais parce que je ne sais plus. Je ne sais plus qui tu es, je ne sais plus ce que nous étions dans le vif du moment. Parce que depuis six mois, c’est le vide. Pas un mot de ta part, pas un signe de vie, pas une seule trace de toi ou du moins, de celle que tu étais.
Six mois moins quelques jours que nous nous sommes parlés pour la dernière fois, depuis que j’ai fait la plus grosse bêtise que j’aurais pu faire à ce moment là. Un peu moins de six mois que je suis dans le néant, à essayer de trouver une façon de m’excuser et de faire en sorte que tu veuilles bien me reparler.
Dans cet intervalle de temps, j’ai eu le temps de peaufiner ma réflexion, de cogiter sur les raisons que tu m’a données, de prendre un pas de recul et d’en arriver à des conclusions plus constructives et moins offensives.
Je te l’ai déjà dit dans les mots que je t’ai envoyés cet été… Tu sais, ceux que j’ai écrit dans le train, au moment où mon esprit aurait pu s’égarer autour de mille et une autre pensées. Mais non, c’est toi qu’il a choisi, c’est à toi que ces mots étaient adressés. C’est vers chez toi qu’ils se sont envolés après une brève escale dans un bureau de poste parisien, dans l’espoir qu’une fois lus, ils feraient leur petit bout de chemin.
Mais me voilà, aujourd’hui, un mois et demie plus tard, toujours sans nouvelles à l’exception d’un peut-être échange de regards. À tourner en bourrique, à éternellement chercher une réponse que toi seule peut me donner. Une réponse que je n’aurai de toute manière pas le choix d’accepter mais dont je préfère la certitude au doute. Pour qu’enfin puisse arrêter d’errer cette question dans mes songes de nuits d’été.
On m’a dit que les rousses étaient mangeuses d’âmes… Alors je me demande si même une brune teinte en rose peut avoir une âme de rousse…